Cimetière de Passy
2, rue du Commandant Schlœsing 75016 Paris
Tél. : 01 53 70 40 80
La tombe de la princesse Brassova
Dans ce cimetière situé à proximité du Trocadéro se trouve la tombe de la princesse Brassova, épouse morganatique de Michel Alexandrovitch Romanov, frère de Nicolas II.
Mariée tout d’abord avec le neveu du mécène Mamontov, Natalia Cheremetievskaia née dans la région de Moscou divorce de ce dernier. De cette union est née une fille Natalia Mamontova.
Puis cette très belle femme épouse Wulfert qui fait partie de la garde commandée par le grand duc Michel Romanov.
Elle devient la maîtresse de Michel Romanov. Cette liaison fait scandale, Natalia ne faisant pas partie de la noblesse et ayant le statut de femme divorcée.
De cette liaison nait Georges Brassov et le couple s’enfuit à l’étranger et se marie en cachette en Autriche.
Le tsar Nicolas II supprime les titres de son jeune frère, ainsi que ses biens et le condamne à l’exil.
Le couple file des moments heureux dans les palaces d’Italie de France et d’Angleterre.
Au moment de la déclaration de la guerre de 14, Nicolas II rappelle son frère qui sera le commandant d’une armée de Tchéchènes. Cette armée engagera de victorieux combats et restera fidèle à son commandant même après la révolution.
En effet, après avoir vécu à Gatchina, le couple y est assigné en résidence par les bolchéviks. Michel Romanov est arrêté et envoyé à Perm. Il y sera exécuté sans jugement ainsi que son secrétaire.
Le régiment fidèle parcourt l’Oural pour sauver son commandant mais la tcheka agit rapidement et garde sous silence l’acte odieux.
Natalia Brassova après des séjours dans l’Oural à la recherche de son mari s’exile avec ses enfants, erre quelques temps en Turquie. Elle mène une vie difficile et dure sans argent et sans reconnaissance et soutien de la famille impériale jusqu’à la fin de sa vie. Réfugiée un temps en Angleterre, Natalia Brassova n’obtiendra pas l’aide escomptée de la famille Windsor. Etablie à Paris elle peine à joindre les deux bouts pour élever sa fille et son fils George.
Elle meurt dans un hôpital parisien dans un grand dénuement.
La tombe de George Brassov
Dans ce cimetière se trouve également la tombe de Georges Brassov fils de Natalia Brassova et du grand duc Michel Romanov. 1910 – 1931
Le jeune Georges fils de Natalaia Brassova et de Michel Romanov émigre en Angleterre et en France. Il étudie à Eton et obtient son diplôme. Sa mère Natalia Brassova, grâce à l’argent légué par la grand-mère de Georges, Maria Feodorovna l’épouse de Alexandre III, lui offre une magnifique Chrysler.
Avec un ami néerlandais ils décident de rejoindre Cannes. La voiture pilotée par Georges percute un arbre. L’ami est tué sur le coup et Georges meurt quelques jours après à l’hôpital d’Auxerre.
Natalia Brassova s’occupe de l’enterrement de son fils. Certains membres de la famille Romanov seront présents. La princesse reste très digne dans sa douleur et ne versera pas une larme au cours de l’enterrement. En 1928, le grand-duc Cyrille lui avait accordé le titre de prince de Russie et à sa mère celui de princesse Romanovskaïa-Brassova.
La tombe de Paléologue
A côté de la tombe de Georges Brassov et Natalia Brassova se trouve la tombe de Paléologue, ambassadeur de France en Russie.
George-Maurice Paléologue est le fils d'un noble phanariote, Alexandre Paléologue et de Frédérique de Ridder. Excellente musicienne, Mme Paléologue tint un salon que fréquentèrent Michelet, Taine, Renan, Saint-Saëns et Fauré.
Après avoir fait des études au lycée Henri-IV, puis à Louis-le-Grand où il fut le condisciple de Raymond Poincaré, il passe une licence de droit puis entre au ministère des Affaires étrangères en 1880 et est nommé secrétaire d’ambassade à Tanger, à Pékin et à Rome. Devenu ministre plénipotentiaire en 1901, il est ambassadeur à Sofia de1907 à 1912 et à Saint-Pétersbourg de 1914 à 1917, puis secrétaire général du ministère des Affaires étrangères dans le cabinet Millerand.
Parallèlement à sa carrière diplomatique, il collabore à la Revue des deux Mondes et écrit des romans et des essais littéraires. Il publie plusieurs ouvrages historiques consacrés à la Russie, dans lesquels on trouve un portrait intime de la dernière tsarine - Paléologue a assisté à certains de ses entretiens avec Raspoutine - ainsi que des observations de première main sur les événements qui ont secoué le pays à l’orée de la Première Guerre mondiale. Il est élu membre de l’Académie française en 1928.
Bibliographie
Profils de femmes (1895)
La Russie des tsars pendant la Grande Guerre (1921-23)
Le Roman tragique de l'empereur Alexandre II (1923)
Les Entretiens de l'impératrice Eugénie (1928)
Alexandra Feodorowna, impératrice de Russie (1932)
Guillaume II et Nicolas II (1935)
Alexandre Ier, un tsar énigmatique (1937)
Les Précurseurs de Lénine (1938)
Élisabeth, impératrice d'Autriche. L'hérédité sinistre des Wittelsbach (1939)
L'Écroulement du tsarisme (1939)
Aux portes du jugement dernier. Élisabeth-Féodorowna, grande-duchesse de Russie (1940)
Le crépuscule des tsars, Mercure de France 2007, Journal de Maurice Paléologue lorsqu'il était ambassadeur de France en Russie de 1914 à 1917.
La tombe de Marie Bashkirtseff
Puis nous trouvons la tombe de Marie Bashkirtseff 1860-1884 Peintre, sculptrice et auteur d'un journal intime qui lui valut une gloire posthume.
Une chapelle renfermant la tombe de Marie Bashkirtseff surmontée d’une croix orthodoxe domine le cimetière de Passy.
Sur un des murs sont gravés les vers d’André Thieuret.
O Marie, o lys blanc radieuse beauté
Ton être entier n’a pas sombré dans la nuit noire,
Ton esprit est vivant, vivant est ta mémoire
Et l’immortel parfum de la fleur est resté.
Dans la chapelle on avait reconstitué un coin de l’atelier de Marie mais des objets ont été dérobés..Il ne reste qu’un prie dieu et son fauteuil