L'isba à la Niçoise du baron Von Derwies
L’isba de Valrose, siège de l’Université Nice Sophia Antipolis et de la Faculté des Sciences
Une authentique isba se dresse au sommet du parc de Valrose, aujourd’hui de siège de la faculté des sciences à Nice, ancienne demeure du baron Von Derwies qui avait fait fortune dans les chemins de fer.
Un chemin bordé d’une végétation luxuriante serpente et grimpe dans le parc. Au détour de cette petite route sinueuse, quelle n’est pas la surprise de tomber sur cette construction de bois.
L’isba de Valrose a été installée dans ce parc par la volonté de son propriétaire, le baron Paul von Derwies.
Amenée par bateau en pièces détachées à partir du port d’Odessa, elle provient d’un des domaines kiéviens du baron.
Insolite, au milieu de cette végétation méditerranéenne elle a été classée monument historique en 1991.
Parfois destinée à accueillir des invités, le baron aimait dans ce coin niçois ce clin d’œil à son pays natal.
Peut-être l’utilisait il aussi comme garçonnière pour y recevoir quelque jolie femme ?
Des proverbes rappelant le bon sens populaire sont inscrits en haut des murs en vieux slavon:
« Seule la santé est chère »
« Plus riche, plus content, contente-toi de ce que tu possèdes »
« Bière n'est point nectar, hydromel point ambroisie quand l'amour en douceur les surpasse »
Si l’origine de l’isba est une petite maison en bois typique de la campagne russe, celle-ci est fabriquée en solides rondins et intérieur, portes et fenêtres sont ouvragées et sculptées. Elle s’orne du monogramme du baron Von Derwies.
Tout est d’origine jusqu’aux poignées de porte et aux clous.
La toiture à la différence des isbas russes au toit de chaume est faite d’une couverture d’ardoises en écailles de poisson.
L’isba, utilisée comme cafeteria par les étudiants de l’Université des sciences, contient à présent un herbier (don de la faculté des sciences) et attend quelques travaux de restauration pour avoir une autre destination.
L’intérieur tout en bois finement sculpté n’est pas visible pour le public mais ce bâtiment magnifique procure un dépaysement dans ce havre de végétation et un questionnement sans fin.
Le visiteur est toujours surpris au détour du chemin de tomber sur cette isba. C’est bien là la définition des « fabriques » de l’époque, éléments architecturaux souvent pittoresques qui embellissaient les parcs romantiques.
Cette isba était très certainement la garçonnière du baron.
Cette construction insolite au milieu des oliviers est bien dans la lignée et la démesure de la personnalité du baron von Derwies, amoureux des paysages niçois, de son climat, mélomane, homme d’affaires exceptionnel et tant attaché à ses racines.