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  • Caline Reynier

Sur les pas des russes: Les samovars made in Toula


Le musée du samovar à Toula se trouve dans un bâtiment pris en étau entre les murs du kremlin, face à la grande place où trône la statue de Lénine le bras tendu. En cette période de mai les drapeaux, et les affiches pour commémorer la victoire de la grande guerre patriotique sont placardés un peu partout dans la ville et donnent un air de fête.

Pierre le Grand avait choisi la ville de Toula pour implanter des fabriques d’armes, sans doute pour ses gisements de minerais situés à proximité.

Grâce aux caravanes chargées d’épices qui sillonnent la Russie en provenance d’Asie, le thé fait son apparition et devient une boisson incontournable en Russie.

Les samovars, véritable institution dans toutes les familles riches ou au moins aisées est signe de convivialité et d’hospitalité. Le mot samovar en russe самовар, samovar est composé de само, samo (« soi-même ») et варить, varit (« bouillir ») : Qui bout par soi même

Cette sorte de bouilloire en métal, fer, cuivre, laiton est conçu avec une cheminée centrale pour faire chauffer l’eau et l’étage supérieur une théière contenant le thé qui infuse dans un peu d'eau. La cheminée peut chauffer avec du charbon ou tout autre combustible mais le bois donne à l’eau un fumet particulier.

Le samovar a sans doute été inventé au début du XVIIIe siècle dans l’Oural et a pris très vite une place importante dans la vie des russes. Il fait tant partie de la vie des russes que tout un vocabulaire accompagne cet objet familier.

L’eau commence par « chanter », puis « bruire » et enfin « gronder comme la tempête ».

Sur les deux salles les samovars exposés ont toutes les formes, toutes les dimensions, tous les styles, rococo, originaux, d’une grande simplicité ou sophistiqués, en fer, en laiton ou en cuivre. Certains sont à l’effigie de Staline ou de l’amitié des peuples, et d’autres plus anciens attirent le regard par leur style et leur dimension très originales.

Des tasses et théières de porcelaine de toutes les époques attirent l’œil et interrompent la monotonie de cette multitude de samovars.

Dans une vitrine cinq ravissants samovars d’environ 200g, fins et joliment ciselés sont des cadeaux offerts à Olga, Tatiana, Maria et Anastasia et au tsarévitch Alexis, les enfants de Nicolas II.

A l’étage une grande est exposée une grande collection des frères Batachev, originaires de Toula, d’un milieu plus que modeste. Les frères, Vasili et Pavel Batachev créent une fabrique et font fortune dans ce commerce.

Le samovar-souvenir « Yasnaïa Poliana » de 125 grammes haut de 13 centimètres est fabriqué depuis 1964. C’est la copie du samovar de Léon Tolstoï exposé au musée-domaine de l’écrivain.

Lors des guerres, les samovars étaient fondus et transformés en armes. Une fois la paix revenue les armes étaient à nouveau transformées en samovars.

Dans la petite ville de Gorodets, un musée des samovars a été instauré dans une ravissante maison russe blanche et bleue à l’initiative d’un collectionneur passionné.

A l’époque de l’apparition des bouilloires électriques cet habitant de la région de Nizhni- Novgorod découvre tous les jours dans la rue quantité de samovars abandonnés par leurs propriétaires.

Il les récupère, les restaure et décide de constituer ce musée qui vaut le détour dans les environs de Nijni-Novgorod.

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