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Caline Reynier

Sur les pas des russes: Iasnaia Poliana

Dans le hall d’entrée de l’hôtel Iasnaia Poliana nous décryptons l’arbre généalogique de la famille Tolstoi qui occupe tout un pan de mur. Un charmant jeune homme dans un français parfait nous propose quelques explications.

Il a fait ses études en Suisse et a vu le jour en Suède.

Ne fait-il pas partie de la branche suédoise des Tolstoï. La comtesse Colette Tolstoï lors d’une conférence a évoqué cette branché suédoise qu’elle affectionne tout particulièrement.

Daniil Tolstoï nous tend sa carte de visite. Il a acheté une ferme dans les environs de Iasnaï Poliana où il passe le plus clair de son temps.

Tous les deux ans les nombreux descendants de Leon Tolstoi ( le couple avait eu treize enfants dont huit ont survécu) se donnent rendez-vous pour passer ensemble une semaine dans ce coin de paradis. Ils viennent de Suède, Italie Amérique France et Russie. S’ils sont dispersés aux quatre coins du monde ils sont nombreux à se retrouver dans le domaine parfois jusqu’à près de deux cents.

Un bon quart d’heure de marche dans la campagne russe vallonnée et verdoyante et nous voilà dans le sanctuaire de la littérature. Deux tours rondes encadrent l’entrée de Iasnaïa Poliana. Nous sommes accueillis par les merisiers à grappes qui embaument.

Dans un premier étang se reflètent les nuages et le ciel. Un long défilé de bouleaux majestueux borde l’allée principale qui mène jusqu’à la demeure de Tolstoi. Des forêts de frênes et autres espèces s’étendent autour de l’allée ainsi qu’un immense verger

Des bâtiments parsèment la promenade dans ce parc immense, l’école aménagée à la demande de Tolstoï pour les petits paysans.

La maison dite des Volkonski, une grande écurie, une grange, une serre où l’on continue comme à l’époque à cultiver même des essences exotiques comme les ananas.

Une pierre sur la quelle est gravée une inscription rappelle qu’ici se dressait la demeure familiale des Volkhonski, maison maternelle dans laquelle Tolstoï a vu le jour , vendue et démantelée pour payer des dettes de jeu.

Tolstoï a né en 1828 a passé ses premières années jusqu’à l’âge de sept ans à Iasnaïa Poliana. Puis la famille s’installe à Moscou pour l’éducation des enfants. Très vite orphelin, sa mère décède quand il n’a qu’un an et demi il perd son père à Moscou. Il sera élevé par une tante, étudiera à Kazan mais reviendra toujours dans sa demeure en été et il y passera les dix dernières années de sa vie.

C’est de là qu’il fuira l’ambiance conflictuelle du couple pour s’éteindre dans la petite gare d’Astapovo le 28 novembre 1910.

Après la visite du parc nous sommes invités par Elena notre guide à visiter la demeure. Tolstoï avait fait rajouter une aile pour loger sa famille et les nombreux visiteurs.

Elena nous accompagne dans le séjour où la table est dressée avec la vaisselle utilisée par la nombreuse famille. Trône un piano à queue pour les nombreux concerts en famille et sur les murs des portraits du maître peints par Ivan Kramskoï (un deuxième portrait est conservé à la Galerie Tetriakov, à Moscou), et un autre peint par Ilia Repine (ce dernier a réalisé près de 70 portraits de Tolstoï). En plus de ces deux tableaux sont accrochés des portraits de ses filles et de sa femme.

La visite se poursuit, les bibliothèques sont chargées de livres en 39 langues, plus de 2200 éditions. Et si les photos ne sont pas autorisées nous nous imprégnons de l’ambiance de l’agencement et du mobilier dans le quotidien d’une famille issue de la noblesse russe.

Le bureau dans son cabinet de travail rappelle que c’est ici que Tolstoï a écrit Guerre et Paix et Anna Karenine, ses œuvres majeures.

Après la visite de la demeure, la promenade se poursuit sur des sentiers bordés d’arbres centenaires.

Un panneau indique que cette zone est classée zone de silence. Et dans cette clairière, un monticule recouvert de petites branches vertes indique la sépulture du maître, sobre, dépouillée de tout signe religieux, impressionnante de simplicité.

Ce silence, cette nature à perte de vue, cette simplicité et cette paix interrompue uniquement par le chant des oiseaux sont en harmonie avec la conception de la vie et de la mort selon Tolstoï.

Tolstoï a lutté une longue partie de vie contre la richesse : mais comment lutter contre ses origines quand on est comte et héritier de propriétés foncières.

Dans ce lieu, dans le silence de la nature Léon Tolstoï repose selon ses convictions, modestie, simplicité et nature.

Citations de Léon Tolstoï:

Si vous voulez être heureux, soyez- le !

Il n’est nulle grandeur là où manquent simplicité, bonté et vérité

Tout raisonnement sur l’amour le détruit

La tristesse pure est aussi impossible que la joie pure

La vérité s’impose sans violence

Les vrais chrétiens doivent refuser de se soumettre au service militaire

Il y a autant de façons d’aimer qu’il y a de coeurs

Le christianisme dans sa véritable signification détruit l’Etat

DK

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