Le jeudi 13 novembre, les nombreux auditeurs se pressaient pour assister dans le cadre magnifique de salle des mariages de l’hôtel de ville d’Aix à la conférence « Stravinsky et son soldat ».
Les auditeurs étaient suspendus aux lèvres de notre conférencière musicologue, Elena Dolgouchine qui comme à son habitude nous offrait un véritable « one woman show ».
Femme orchestre, Elena entrecoupe ses conférences de morceaux de piano, de chants, de diapos et de musique, et pour cette conférence, de berceuses de contes russes et de reproductions de Chagall.
Si Stravinsky a quitté la Russie en 14 et s’est arrêté en Suisse il n’a donc pas comme Chagall participé à la première guerre mondiale.
Et comme Chagall qui a peint les soldats pendant la guerre, Stravinsky a composé son soldat, opéra avec un minimum d’instruments et plusieurs récitants.
Et comme toujours Elena a su transmettre sa passion pour la musique et pour ce grand compositeur russe.
Juin 1914, à l'aube de la première guerre mondiale, après des vacances dans son pays natal Stravinsky rentre en Suisse. Dans ses valises « russes » il ramène des textes, des poésies et des chansons anciennes. Sa tête est pleine de contes populaires, de proverbes et de souvenirs ensoleillés du domaine familial et de Kiev, ville majestueuse aux coupoles dorées. A trente ans, Stravinsky est passé maître dans la musique moderne. Son « sacre du printemps »présenté par les Ballets russes à Paris a reçu un véritable triomphe mais a déchainé aussi le scandale. Il connaît l'exigence de Diaghilev et sait que ce dernier attend beaucoup de lui après la consécration du Sacre du printemps Ce qu'il ne sait pas encore, c'est qu'il ne verra plus jamais sa Russie, la Guerre et la Révolution lui ont volé son passé...
Son « Renard » malicieux et son « Histoire du soldat », sont ils l'épilogue à sa vie russe ou l' hommage à la mémoire du soldat inconnu ?
