TRANSSIBÉRIEN 2015 - Au cœur de la Sibérie
Caractère sibérien
Ce voyage initiatique en Sibérie, Baïkal et Bouriatie jusqu'aux villages des vieux croyants par le Transsibérien fait partie des voyages "maisons" organisés directement par l'association à la découverte de lieux insolites et qui nous font parfois partager la vie, les us et coutumes des russes comme par exemple ce voyage
Baïkal de Pierre Jannotta
Le lecteur des lignes ci-après risquera d’être surpris, voire déçu, car un voyage en Russie en général, et au lac Baïkal en particulier, ne peut se raconter, ne peut se dire, car il est indicible. Indicible comme l’amour, indicible comme la beauté, indicible comme la foi.
Dès que l’on voit le Baïkal, l’on en tombe amoureux ; dès que l’on voit le Baïkal, la beauté nous fige ; dès que l’on voit le Baïkal, la foi nous envahit. Le Baïkal est la fois terrestre et « extra-terrestre » ; on le voit, mais avant tout, on le vit.
Et son environnement, naturel ou humain, est à son image. Si la magie existe, elle porte son nom : Baïkal.
Sa simple évocation fait vibrer les cordes de l’âme ; et que sa surface soit bleue ou brumeuse, que ses rivages soient nets ou estompés, ou encore son ciel lumineux ou gris, le Baïkal envoûte. Son immensité déroute, sa faune surprend, sa flore déconcerte et ses habitants sont mystérieux ; tout, là-bas est hors norme, le temporel s’efface devant cet insaisissable contexte. Le romancier y ferait ses délices, le peintre son bonheur, le musicien sa musique céleste et le mystique son ermitage.
Baïkal, qui es-tu ? Pourquoi te dissimules-tu à ma curiosité ? Je suis venu te voir, et je t’ai vu sans te voir. Tu es pour moi une énigme, un mystère ; et j’en suis heureux.
Heureux de te voir garder ton secret, heureux de pouvoir te contempler ainsi, heureux de ta jalouse intimité.
Reste ce que tu es ô Baïkal ! Et tu resteras à l’image des divinités qui habitent ton fier rocher, la mer sacrée de la sainte Russie, la mer de tous les désirs vrais et sincères qui habitent le cœur de l’homme.
Reste ce que tu es ô Baïkal, pour que, dans un, dans dix, dans cent ou dans mille ans, nous nous retrouvions comme aujourd’hui.
Pierre.